L'acronyme TIC désigne les Technologies de l'Information et de la Communication1.1. Leur introduction massive dans le système éducatif va changer la façon d'enseigner[3].
On peut classer les changements auxquels on s'attend en trois catégories : changement du savoir, du rôle de l'école et du métier d'enseignant.
L'accès au savoir devient interactif. Il évolue rapidement, en même temps que les disciplines. Chacun peut être en même temps producteur et consommateur de savoir.
Jadis on réunissait une trentaine d'élèves en un même lieu et un même moment pour des raisons purement économiques. Ceci ne se justifie plus à présent. L'école n'a plus le monopole de la distribution du savoir.
Il reste quand même des choses qui ne changent pas :
Les changements évoqués ci-dessus ne vont évidemment pas se réaliser sans un minimum d'efforts. Pour pouvoir introduire les TIC dans l'enseignement, il faut commencer par former les enseignants à leur utilisation. Il faut ensuite leur donner les moyens de mettre à profit cette formation.
Pour pouvoir maîtriser ces technologies et les utiliser dans leur enseignement, les enseignants doivent auparavant les avoir expérimentées en tant qu'utilisateurs. Il est bon d'apprendre à lire avant d'apprendre à écrire. Un minimum de compétences informatiques semble indispensable. Il faut au moins que l'enseignant soit familiarisé avec les outils informatiques de base (en particulier les outils de communication) ainsi qu'avec des logiciels de création hypermédia.
On ne peut pas envisager un développement sérieux de ces méthodes sans une infrastructure conséquente. Il faut d'une part suffisamment de postes de travail pour pouvoir avoir des salles en libre-service qui ne soient pas saturées. D'autre part, les enseignants doivent avoir accès aux outils logiciels nécessaires au développement de contenus pédagogiques. Enfin, il faut un réseau de bande passante adaptée aux applications envisagées.
L'introduction de ces nouvelles technologies ne manquent pas de provoquer une certaine résistance dans le corps enseignant.
Tout le monde n'est pas d'accord sur l'impact que pourraient avoir les TIC sur l'enseignement. On prétend souvent qu'elles vont complètement révolutionner le système éducatif, pourtant on avait déjà dit la même chose de la radio, la télévision et le cinéma. Il faut cependant remarquer que, contrairement aux TIC, la radio, la télévision et le cinéma n'ont jamais été des moyens de communication mais uniquement des moyens de diffusion. En effet, ces média ne permettent pas, ou alors de façon très limitée, une communication bidirectionnelle.
D'un autre côté, les déploiements de ces technologies rencontrent encore des problèmes de jeunesse. Il y a souvent beaucoup de problèmes techniques à surmonter qui font douter de la pertinence des investissements. Une débauche de moyens technologiques peut faire penser qu'on forme plus des consommateurs de technologie que des citoyens.
Enfin, les TIC ne se marient pas bien avec toutes les approches pédagogiques. En effet, elles encouragent une pensée non séquentielle qui peut être un obstacle à l'apprentissage. C'est dans le travail en équipe et les projets que ces technologies peuvent apporter le plus.
Quand on évoque les nouvelles technologies de l'information, on ne peut pas ne pas penser à Internet. La question se pose de savoir s'il faut l'intégrer dans les outils pédagogiques au même titre que d'autres outils hypermédia.
Le principal problème apporté par Internet est son ouverture. Les élèves peuvent accéder à des nouveaux savoirs non prévus dans le cursus. L'enseignant voit alors surgir des nouvelles questions pour lesquelles il ne connaît pas forcément la réponse. C'est une situation pour laquelle il n'est pas toujours préparé. Nous pensons cependant que l'ouverture au monde, malgré les difficultés qu'elle entraîne, est un défi que l'enseignement se doit de relever.